REFLEXIONES Y PUESTA EN PRÁCTICA Liceo Jean Aicard de Hyéres - Jesús de la Cruz Pascual

 


El aspecto más interesante de esta movilidad era poder conocer in situ el programa de Bachibac. Ha sido una suerte encontrar un lycée que nos haya querido y podido acoger en su vida escolar durante una semana.

Algo que nos ha llamado la atención ha sido que el programa allí consta de tres años (Seconde, Première y Terminal) frente a los dos años de bachillerato que tenemos nosotros. Esto es muy ventajoso porque permite empezar a trabajar los extensos contenidos del currículo con más tranquilidad y tiempo.

El programa francés ofrece siete horas de lengua y literatura española y geografía e Historia en Seconde (nuestro 4º ESO) y de horas en Première y en Terminale. Las temporalidades son similares, aunque nosotros las restringimos a los dos años de bachillerato.

La experiencia de asistir a clases de asignaturas que pertenecen al programa ha sido muy enriquecedora. Evidentemente, nuestra forma de concebir las clases y la forma de enseñar ha chocado duramente con la manera de enseñar allí. Un ejemplo claro, la historia se concibe como un proceso cronológico hacia el presente en el que abundan los hechos. Una clase francesa trabaja con documentos múltiples que trabajan el tema. Los alumnos franceses trabajan desde el hecho en sí para reconstruir el acontecimiento. Buscan las causas a través de la reflexión del alumno. De una forma similar, se trabaja la literatura. No hay una “charla” sobre “características de” y si una lectura reflexiva de documentos que guían al alumno en la reconstrucción de un movimiento (el romanticismo, en la clase a la que asistimos). Es una forma de trabajar muy similar a la clase invertida.

Intentar ponerlo en práctica en nuestra aula ha sido duro; nadie estaba preparado ni sabía qué y cómo hacerlo (unos por no haberlo hecho nunca y otros porque nadie se lo había pedido antes).

De esta manera hemos trabajo la literatura del siglo XX y XXI. A partir de un texto o de un corpus y de una breve introducción histórica, los alumnos han intentado reconstruir las características, por ejemplo, del paso del personaje del siglo XIX al actual.

Sin duda, la experiencia en sí (esta forma de trabajar) es más enriquecedora para el alumno a causa de su dinamismo, aunque tiene un hándicap. Trabajar de esta manera pone al alumno al frente de su proceso de aprendizaje, requiriendo una predisposición a ser la voz activa que no siempre quieren tomar. Hay que tener en cuenta que esta actividad se hace en francés y que para determinados alumnos supone una gran dificultad. Para los demás, es un ejercicio muy productivo y gratificante.


Actividad práctica siguiendo la línea de trabajo observada en Francia.

Vamos a estudiar la evolución del personaje principal de la novela desde el siglo XIX a la actualidad. Deduciremos las características principales a través de la lectura de cinco extractos de novelas de este período:

 

ü  Gustave Flaubert - L’Éducation sentimentale (1869).

ü  Alain-Fournier – Le Grand Meaulnes (1913)?

ü  Jean-Paul Sartre - La Nausée (1938).

ü  Michel Butor - La Modification (1957).

ü  Laurent Binet – HHhH (2010).

 

Los extractos de las novelas que constituyen este agrupamiento de textos son íncipits; que de manera general designa el inicio de un texto literario, especialmente de una novela. De una manera más clara, el íncipit organiza una serie de códigos cuyo fin último es orientar la lectura porque es donde encontramos los elementos constitutivos de la ficción: marco espacio-temporal de la historia y la presentación de los personajes.

La problemática de este ejercicio se plantea desde la interrogación acerca de las circunstancias de la presentación de los personajes principales de cada historia, de las categorías de la novela y del género tratado en cada texto.

Primero, se pide a los alumnos que expliquen qué es el íncipit y qué datos puede ofrecer. Aquí recurrimos a las lecturas del curso anterior que han ido desde textos de la Edad Media hasta el siglo XVIII. Intentamos responder a la pregunta de qué es lo que quiere encontrar el lector en cada párrafo y cómo prevemos que irá la lectura posterior.

Los textos se ofrecen a los alumnos con antelación para que hagan una lectura comprensiva, cada uno a su ritmo. En clase, podemos verlos de manera individual y más adelante hacer una síntesis o, si el grupo lo permite, ir directamente al análisis.

El fin último es que el alumno sea capaz de establecer qué rasgos ofrecen estos autores sobre sus personajes y cómo a medida que avanza la cronología del corpus, se insiste más en la psicología del personaje, rasgo fundamental del personaje del siglo XX y XXI

 

Gustave Flaubert - L’Éducation sentimentale

           

Le 15 septembre 1840, vers six heures du matin, la Ville-de-Montereau, prêt de partir, fumait à gros tourbillons devant le quai Saint-Bernard.

Des gens arrivaient hors d’haleine ; des barriques, des câbles, des corbeilles de linge gênaient la circulation ; les matelots ne répondaient à personne ; on se heurtait ; les colis montaient entre les deux tambours, et le tapage s'absorbait dans le bruissement de la vapeur, qui, s'échappant par des plaques de tôle, enveloppait tout d'une nuée blanchâtre, tandis que la cloche, à l'avant, tintait sans discontinuer.

Enfin le navire partit ; et les deux berges, peuplées de magasins, de chantiers et d'usines, filèrent comme deux larges rubans que l'on déroule.

Un jeune homme de dix-huit ans, à longs cheveux et qui tenait un album sous son bras, restait auprès du gouvernail, immobile. A travers le brouillard, il contemplait des clochers, des édifices dont il ne savait pas les noms; puis il embrassa, dans un dernier coup d'œil, l'île Saint-Louis, la Cité, Notre-Dame; et bientôt, Paris disparaissant, il poussa un grand soupir.

M. Frédéric Moreau, nouvellement reçu bachelier, s'en retournait à Nogent-sur-Seine, où il devait languir pendant deux mois, avant d'aller faire son droit. Sa mère, avec la somme indispensable, l'avait envoyé au Havre voir un oncle, dont elle espérait, pour lui, l'héritage; il en était revenu la veille seulement; et il se dédommageait de ne pouvoir séjourner dans la capitale, en regagnant sa province par la route la plus longue.

Le tumulte s'apaisait; tous avaient pris leur place; quelques-uns, debout, se chauffaient autour de la machine, et la cheminée crachait avec un râle lent et rythmique son panache de fumée noire; des gouttelettes de rosée coulaient sur les cuivres; le pont tremblait sous une petite vibration intérieure, et les deux roues, tournant rapidement, battaient l'eau.

La rivière était bordée par des grèves de sable. On rencontrait des trains de bois qui se mettaient à onduler sous le remous des vagues, ou bien, dans un bateau sans voiles, un homme assis pêchait; puis les brumes errantes se fondirent, le soleil parut, la colline qui suivait à droite le cours de la Seine peu à peu s'abaissa, et il en surgit une autre, plus proche, sur la rive opposée.

[…] Frédéric pensait à la chambre qu'il occuperait là-bas, au plan d'un drame, à des sujets de tableaux, à des passions futures. Il trouvait que le bonheur mérité par l'excellence de son âme tardait à venir. Il se déclama des vers mélancoliques; il marchait sur le pont à pas rapides; il s'avança jusqu'au bout, du côté de la cloche; et, dans un cercle de passagers et de matelots, il vit un monsieur qui contait des galanteries à une paysanne, tout en lui maniant la croix d'or qu'elle portait sur la poitrine. C'était un gaillard d'une quarantaine d'années, à cheveux crépus. Sa taille robuste emplissait une jaquette de velours noir, deux émeraudes brillaient à sa chemise de batiste, et son large pantalon blanc tombait sur d'étranges bottes rouges, en cuir de Russie, rehaussées de dessins bleus.


Alain-Fournier – Le Grand Meaulnes

Le narrateur, François Seurel, vit avec ses parents instituteurs. Un dimanche de 189…,

ils reçoivent la visite d’une femme et de son fils, Augustin Meaulnes.

Ils étaient venus tous les deux, en voiture, de La Ferté-d’Anguillon, à quatorze kilomètres de Sainte–Agathe. Veuve — et fort riche, à ce qu’elle nous fit comprendre — elle avait perdu le cadet de ses deux enfants, Antoine, qui était mort un soir au retour de l’école, pour s’être baigné avec son frère dans un étang malsain. Elle avait décidé de mettre l’aîné, Augustin, en pension chez nous pour qu’il pût suivre le Cours Supérieur.

[…] Ce qu’elle contait de son fils avec admiration était fort surprenant: il aimait à lui faire plaisir, et parfois il suivait le bord de la rivière, jambes nues, pendant des kilomètres, pour lui rapporter des œufs de poules d’eau, de canards sauvages, perdus dans les ajoncs… Il tendait aussi des nasses… L’autre nuit, il avait découvert dans le bois une faisane prise au collet…

Moi qui n’osais plus rentrer à la maison quand j’avais un accroc à ma blouse, je regardais Millie avec étonnement.

Mais ma mère n’écoutait plus. Elle fit même signe à la dame de se taire; et, déposant avec précaution son “nid” sur la table, elle se leva silencieusement comme pour aller surprendre quelqu’un…

Au-dessus de nous, en effet, dans un réduit où s’entassaient les pièces d’artifice noircies du dernier Quatorze Juillet, un pas inconnu, assuré, allait et venait, ébranlant le plafond, traversait les immenses greniers ténébreux du premier étage, et se perdait enfin vers les chambres d’adjoints abandonnées où l’on mettait sécher le tilleul et mûrir les pommes.

-      “Déjà, tout à l’heure, j’avais entendu ce bruit dans les chambres du bas, dit Millie à mi-voix, et je croyais que c’était toi, François, qui étais rentré…”

Personne ne répondit. Nous étions debout tous les trois, le cœur battant, lorsque la porte des greniers qui donnait sur l’escalier de la cuisine s’ouvrit; quelqu’un descendit les marches, traversa la cuisine, et se présenta dans l’entrée obscure de la salle à manger.

-      “C’est toi, Augustin?” dit la dame.

C’était un grand garçon de dix-sept ans environ. Je ne vis d’abord de lui, dans la nuit tombante, que son chapeau de feutre paysan coiffé en arrière et sa blouse noire sanglée d’une ceinture comme en portent les écoliers. Je pus distinguer aussi qu’il souriait…

Il m’aperçut, et, avant que personne eût pu lui demander aucune explication:

-      “Viens-tu dans la cour?” dit-il.

 

Jean-Paul Sartre - La Nausée

  Le mieux serait d'écrire les événements au jour le jour. Tenir un journal pour y voir clair. Ne pas laisser échapper les nuances, les petits faits, même s'ils n'ont l'air de rien, et surtout les classer. Il faut dire comment je vois cette table, la rue, les gens, mon paquet de tabac, puisque c'est cela qui a changé. Il faut déterminer exactement l'étendue et la nature de ce changement.

 

Par exemple, voici un étui de carton qui contient ma bouteille d'encre. Il faudrait essayer de dire comment je le voyais avant et comment à présent je le1

 

Eh bien, c'est un parallélépipède rectangle, il se détache sur- c'est idiot, il ne faut pas mettre de l'étrange où il n'y a rien. Je pense que c'est le danger si l'on teint un journal: on s'exagère tout, on est aux aguets, on force continuellement la vérité. D'autre part, il est certain que je peux d'un moment à l'autre -et précisément à propos de cet étui ou de n'importe quel autre objet- retrouver cette impression d'avant-hier. Je dois être prêt, sinon elle me glissait encore entre les doigts. Il ne faut rien mais noter soigneusement et dans le plus grand détail tout ce qui se produit. Naturellement je ne peux plus rien écrire de net sur ces histoires de samedi et d'avant-hier, j'en suis déjà trop éloigné; ce que je peux dire seulement, c'est que, ni dans l'un ni dans l'autre cas, il n'y a rien eu de ce qu'on appelle à l'ordinaire un événement. Samedi les gamins jouaient aux ricochets, et je voulais lancer comme eux un caillou dans la mer. À ce moment-là je me suis arrêté, j'ai laissé tomber le caillou et je suis parti. Je devais avoir l'air égaré, probablement, puisque les gamins ont ri derrière mon dos.

 

Voilà pour l'extérieur. Ce qui s'est passé en moi n'a pas laissé de traces claires. Il y avait quelque chose que j'ai vu et qui m'a dégoûté, mais je ne sais plus si je regardais la mer ou le galet. Le galet était plat, sec sur tout un côté, humide et boueux sur l'autre. Je le tenais par les bords, avec les doigts très écartés, pour éviter de me salir.

1 Un mot laissé en blanc.

 

Michel Butor - La Modification (1957)

Vous avez mis le pied gauche sur la rainure de cuivre, et de votre épaule droite vous essayez en vain de pousser un peu plus le panneau coulissant.

 

Vous vous introduisez par l’étroite ouverture en vous frottant contre ses bords, puis, votre valise couverte de granuleux cuir sonre couleur d’épaisse bouteille, votre valise assez petite d’homme habitué aux longs voyages, vous l’arrachez par sa poignée collante, avec vos doigts qui se sont échauffés, si peu lourde qu’elle soit, de l’avoir portée jusqu’ici, vous la soulevez et vous sentez vos muscles et vos tendons se dessiner non seulement dans vos phalanges, dans votre paume, votre poignet et votre bras, mais dans cotre épaule aussi, dans toute la moitié du dos et dans vos vertèbres depuis votre cou jusqu’aux reins.

 

Non, ce n’est pas seulement l’heure, à peine matinale, qui est responsable de cette faiblesse inhabituelle, c’est déjà l’âge qui cherche à vous convaincre de sa domination sur votre corps, et pourtant, vous venez seulement d’atteindre les quarante-cinq ans.

 

Vos yeux sont mal ouverts, comme voilés de fumée légère, vos paupières sensibles et mal lubrifiées, vos tempes crispées, à la peau tendue et comme raidie en plis minces, vos cheveux, qui se clairsement et grisonnent, insensiblement pour autrui mais non pour vous, pour Henriette et pour Cécile, ni même pour les enfants désormais sont un peu hérissés et tout votre corps à l’intérieur de vos habits qui le gênent, le serrent et lui pèsent, est comme baigné, dans son réveil imparfait, d’une eau agitée et gazeuse pleine d’animalcules en suspension

Si vous êtes entré dans ce compartiment, c'est que le coin couloir face à la marche à votre gauche est libre, cette place même que vous auriez fait demandé par Marnal comme à l'habitude s'il avait été encore temps de retenir, mais non que vous auriez demandé vous-même par téléphone, car il ne fallait pas que quelqu'un sût chez Scabelli que c'était vers Rome que vous vous échappiez pour ces quelques jours.

 

 

Laurent Binet – HHhH

HHhH: acronyme de « Himmlers Hirn heißt Heydrich », ce qui signifie « le cerveau d'Himmler s'appelle Heydrich ».

C’est le premier roman de Laurent Binet, publié en 2010, qui raconte l'histoire de l'Opération Anthropoid, au cours de laquelle fut préparé l'assassinat du dirigeant SS Reinhard Heydrich pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

Gabcík, c’est son nom, est un personnage qui a vraiment existé. A-t-il entendu, au-dehors, derrière les volets d’un appartement plongé dans l’obscurité, seul, allongé sur un petit lit de fer, a-t-il écouté le grincement tellement reconnaissable des tramways de Prague ? Je veux le croire. Comme je connais bien Prague, je peux imaginer le numéro du tramway (mais peut-être a-t-il changé), son itinéraire, et l’endroit d’où, derrière les volets clos, Gabcík attend, allongé, pense et écoute. Nous sommes à Prague, à l’angle de Vyšehradska et de Trojicka. Le tramway n 18 (ou 22) s’est arrêté devant le Jardin botanique. Nous sommes surtout en 1942. Dans Le Livre du rire et de l’oubli, Kundera laisse entendre qu’il a un peu honte d’avoir à baptiser ses personnages, et bien que cette honte ne soit guère perceptible dans ses romans, qui regorgent de Tomas, Tamina et autres Tereza, il y a là l’intuition d’une évidence: quoi de plus vulgaire que d’attribuer arbitrairement, dans un puéril souci d’effet de réel ou, dans le meilleur des cas, simplement de commodité, un nom inventé à un personnage inventé ? Kundera aurait dû, à mon avis, aller plus loin: quoi de plus vulgaire, en effet, qu’un personnage inventé ?

Gabcík, lui, a donc vraiment existé, et c’était bel et bien à ce nom qu’il répondait (quoique pas toujours). Son histoire est tout aussi vraie qu’elle est exceptionnelle. Lui et ses camarades sont, à mes yeux, les auteurs d’un des plus grands actes de résistance de l’histoire humaine, et sans conteste du plus haut fait de résistance de la Seconde Guerre mondiale. Depuis longtemps, je souhaitais lui rendre hommage. Depuis longtemps, je le vois, allongé dans cette petite chambre, les volets clos, fenêtre ouverte, écouter le grincement du tramway qui s’arrête devant le Jardin botanique (dans quel sens ? Je ne sais pas). Mais si je couche cette image sur le papier, comme je suis sournoisement en train de le faire, je ne suis pas sûr de lui rendre hommage. Je réduis cet homme au rang de vulgaire personnage, et ses actes à de la littérature: alchimie infamante mais qu’y puis-je ? Je ne veux pas traîner cette vision toute ma vie sans avoir, au moins, essayé de la restituer. J’espère simplement que derrière l’épaisse couche réfléchissante d’idéalisation que je vais appliquer à cette histoire fabuleuse, le miroir sans tain de la réalité historique se laissera encore traverser.

 

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